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Une Pensée peut-elle être mauvaise ?

Résumé

Résumé : Doit-on exclure certaines pensées de la délibération morale ? Pour répondre à cette question de psychologie morale, je propose, à la suite d’un exemple de Bernard Williams, de définir les mauvaises pensées comme des représentations mentales imaginées. On peut qualifier ces pensées de mauvaises pour deux raisons : parce qu’elles témoigneraient du caractère vicieux d’un agent ou parce qu’elles auraient une influence négative sur le jugement moral. Dans cet article, je soutiens d’une part que ces raisons sont problématiques et d’autre part que, même si certaines pensées sont effectivement mauvaises, les normes délibératives qui prétendraient les bannir sont déraisonnables. En effet, celles-ci sont souvent inapplicables et, surtout, beaucoup trop coûteuses pour la délibération morale.

Abstract : Should we exclude certain thoughts from moral deliberation? In order to answer this question in moral psychology I propose, following an example of Bernard Williams, to characterize bad thoughts as imagined mental representations. Thoughts may be regarded as bad for two distinct reasons: because they express an agent’s vicious character or because they have a negative influence on moral judgment, respectively. In this paper I make two separate claims. On the one hand I argue that these reasons for thinking a thought may be bad are problematic themselves. On the other hand I also claim that, even if thoughts are bad, deliberative norms that propose to ban them are unreasonable, because such norms are typically impractical and too costly for moral deliberation.

Mots-clés

Bernard Williams, Délibération morale, Imagination, Mauvaise pensée

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